Le manifeste

541 jours de blocage politique et institutionnel.
541 jours d’espoirs déçus.
541 jours de débats stériles et de mobilisations sans réponses.
541 jours à voir Bruxelles glisser dans un vide institutionnel et une crise de financement inédits.
541 jours : un triste record.

Nous avons laissé du temps aux responsables politiques pour s’entendre. Beaucoup de temps. Mais Bruxelles, elle, n’en a plus.

Ni ses entreprises qui s’inquiètent pour leur avenir ou les 40.000 personnes potentiellement exclues des allocations de chômage.
Ni les associations qui font vivre notre Région au quotidien ou les artistes, les créateurs et les acteurs culturels qui portent l’âme de Bruxelles.
Ni les jeunes et étudiants qui cherchent encore des raisons d’espérer ou les personnes âgées qui méritent stabilité et respect.
Ni le monde académique dont la pensée, le doute et l’imagination nourrissent notre démocratie.
Ni les fonctionnaires qui, depuis un an et demi, maintiennent Bruxelles à flot sans gouvernement de plein exercice.
Ni les citoyens et citoyennes qui se découragent face à ce spectacle désolant.

L’inaction politique a désormais des conséquences sur nos vies, sur nos quotidiens.
Nous n’en pouvons plus. Bruxelles, notre ville, notre capitale belge et européenne, mérite mieux que cela. Les immenses défis que Bruxelles doit relever — économiques, sociaux, climatiques et institutionnels — ne peuvent plus attendre.

Face à cette paralysie, nous, citoyennes et citoyens de toutes générations, choisissons la construction d’actions ambitieuses, joyeuses, créatives et inclusives pour Bruxelles. Nous ne voulons plus compter les jours, mais sortir de l’impasse et redonner souffle à notre démocratie.

Le 1er décembre marquait la veille du record mondial historique d’un État ou d’une Région sans constitution d’un gouvernement de plein exercice. Ce jour-là, nous avons manifesté devant la maison de tous les Bruxellois et Bruxelloises, le Parlement, pour montrer notre détermination : ensemble, nous avons sifflé la fin de la récréation politique !

Sur le court terme, nous exigeons que les responsables politiques se réunissent en conclave dès le 2 décembre et s’accordent enfin sur un accord de gouvernement et une trajectoire budgétaire.

Nous ne demandons pas un accord parfait mais un accord qui permette à la Région de protéger l’essentiel, de faire fonctionner les services publics, de soutenir ceux qui font vivre Bruxelles et les plus fragiles d’entre nous.

Nous ne nous arrêterons pas là. Sur le moyen terme, si aucun accord n’émerge rapidement, nous continuerons à exprimer, avec force et créativité, notre amour inquiet pour Bruxelles par des coups d’éclat démocratiques, avec toutes les forces vives de la Région. Nous proposerons des alternatives crédibles basées sur la société civile pour faire aboutir les négociations et parvenir enfin à un programme politique et budgétaire pour Bruxelles.

Sur le long terme enfin, la Région bruxelloise a non seulement besoin d’oxygène mais aussi d’un cap pour se donner une vision à la veille de son 40ème anniversaire.
C’est pourquoi nous souhaitons aussi organiser une Convention citoyenne, à travers un B1000, pour penser l’avenir politique et institutionnel de Bruxelles, au-delà de la crise actuelle.

Nous sommes des citoyennes et citoyens déterminés et nous passons à l’action, pas contre les politiques mais avec eux pour trouver une solution constructive pour notre Région et ses habitants et habitantes qui méritent mieux que ça.

Nous invitons toutes les Bruxelloises et tous les Bruxellois qui partagent notre vision et notre volonté d’action à signer notre manifeste et à le partager.

Ensemble, on continue et on ne lâche rien !